Autant je comprends que les caricatures de Mahomet ne soient pas à faire par esprit conséquent, étant donné qu'elles mettent en danger des personnes fragiles ou exposées (le dessinateur lui-même comme on a malheureusement pu s'en apercevoir récemment) ; finalement on ne devrait brocarder que sa religion à soi si l'on veut apporter une garantie de tolérance envers les autres ; j'entends d'aucuns murmurer, qu'eux, n'ayant pas de religion, ça sent l'ennui à plein nez. À quoi je réponds que nous avons tous peu ou prou une religion. Par exemple certains athées, à mon sens, tiennent pour une religion la science, d'autres ont pour dieu Freud ou tel autre penseur envers lequel ils montrent peu d'esprit critique. Tel peut très bien voir Voltaire comme son dieu à force de trop admirer l'esprit critique de ce dernier qui finissait en certains cas par le dédain, la suffisance, Voltaire par exemple n'aimait pas les "prolos", non seulement ne les aimait pas, ce qui est un moindre mal, mais les méprisait. Tel peut se tenir lui-même pour admirable tant et si bien que les affres de Narcisse le guettent s'il ne s'autocritique jamais ou ne fait jamais preuve d'autodérision. Les religieux de la science devraient parfois brocarder, non les croyants pour une fois, mais plutôt la déesse science au vu des échecs de celle-ci en certaines circonstances, songez que les découvreurs de l'électricité par exemple ont électrocuté moult chevaux, simplement pour prouver la puissance de la déesse électricité... Il y aurait une belle caricature à faire là-dessus, encore mieux de la part de scientifiques eux-mêmes, de façon à rester ouverts au monde, à éviter la couche d'autisme, laquelle rouille, c'est bien connu, les mécanismes de la communication. Par exemple, prenons la fin du texte d'hier sur les favelas. Des actions vont être menées pour apporter l'eau courante propre, l'électricité, etc. dans les bidonvilles. Par contre rien n'est dit sur le fait que ce sont quand même les nouveaux modes de vie des riches et nouveaux riches qui ont sécrété les favelas. C'est donc la moindre des choses que de donner ce genre de coup de main aux laissés pour compte de la modernité. Les dernières phrases du texte disent :" Pourquoi ne pas sécuriser les taudis, les rendre propres et encourager la population à contribuer à l'économie. De cette façon, tout le monde gagne, et on donnera une chance aux pauvres du futur, en zone urbaine." Pourquoi envisager "des futurs pauvres", sur le plan matériel ? Et non pas un partage plus équitable des richesses, qui permettrait d'éradiquer la pauvreté. En effet si l'on maintient des personnes dans la pauvreté, n'est-ce pas pour les instrumentaliser ? Maintenir dans la pauvreté plus propre certes, et apte à servir, cela a un prix, qui est d'engendrer le matérialisme à tout crin chez les gens frustrés et les crimes qu'il suscite.
J'aime le dessin de Fluide Glacial. Il n'y a pas que le chinois à être brocardé, les français aussi, avec le gros nez rouge et le béret sur la tête. J'aime, je trouve cela sain pour ma part, ce dessin montre les inquiétudes rapport à l'esprit revanchard qu'on peut craindre de la part des anciens colonisés, qui miment pour le coup leurs anciens bourreaux, ceux du moins qu'ils considèrent souvent comme tels de par le fait que le sentiment de supériorité des nouveaux venus engendra beaucoup d'abus. Dans le chinois qui se fait trimballer, on voit aussi l'ancien colonisateur. Cela en dit long sur les sentiments bien réels à ce sujet, sentiments qu'il faut exprimer. Le dessin :
On pourrait illustrer le dessin par ces mots ironiques et néanmoins bienveillants : Découvrez les affres de la vie ensemble Push through the daily shell shock of life together.
Le dessin en grand dans la presse en ligne, Sud-Ouest, ici : http://www.sudouest.fr/2015/01/19/fluide-glacial-critique-par-les-chinois-j-ai-cru-que-c-etait-une-blague-1802012-4953.php#xtor=EPR-260-[Newsletter]-20150120-[zone_info]
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