jeudi 31 mars 2016

Les villages de métier ♣♣ Dessin du jour ♣♣ respiration : chanson du jour



 Cluster : grappe, groupe, amas, regroupement, regrouper, se regrouper

Clustering : regroupement, agglomération, groupage

"Par cluster de villages de métier, on entend un regroupement de villages dont les entreprises non agricoles sont spécialisées dans la même activité ou le même groupe d’activités." 

Extrait :

"Des risques de fragmentation du cluster se décèlent de-ci de-là : les revendications des paysans expropriés et mal indemnisés, la course à la terre entre les entrepreneurs de Đồng Kỵ et leurs voisins, l’entassement d’une multitude d’ouvriers saisonniers qui travaillent dans ce cluster et doivent se loger dans un espace résidentiel saturé, le manque de législation du travail et de protection sociale, la difficulté à mettre en place des instances associatives capables de mutualiser les moyens et les services, contrôler la qualité et trouver des marchés… En bref, le lien social à base familial, à l’origine de la dynamique des échanges et de la complémentarité au sein des villages de métier, ne suffit plus pour assurer la cohésion du cluster."

Texte intégral, ici :

https://moussons.revues.org/1002

Résumé d'une analyse plus récente sur le même sujet :

"Cet article, après avoir abordé la question de la reconnaissance des clusters de villages de métier par la superstructure politico-administrative vietnamienne pose la question de l’efficacité du traitement politique de ces localités confrontées à des problématiques industrielles et urbaines de plus en plus prégnantes. La dernière partie de l’article revient sur les modalités de la gouvernance de ces systèmes de production en s’intéressant tout particulièrement à la corruption, aux « petits arrangements » et autres collusions qui court-circuitent au quotidien la bonne gestion de l’environnement dans les villages de métier." 

Ici : https://com.revues.org/7309  

♣♣♣

 Pour le dessin du jour, ce qui m'est tombé sous la main en consultant un journal fut prétexte à exercice et à méditation sur ma dernière lecture. Le coureur cycliste me rappela un passage de Bachelard commentant Emily, l'Emily de Sartre, personnage inventé que Sartre fait se sentir elle-même, autrement dit avec la conscience d'être, lorsqu'elle sort du recoin d'un bateau. Ici le coureur est sorti d'un recoin de son être, d'un village où il a commencé à faire du vélo, et a "explosé" ou  s'est senti pleinement exister  en s'insérant dans la course. Chez Bachelard, on voit plus loin qu'il s'intéresse beaucoup plus aux poètes qui existent pleinement par d'autres chemins. Le coureur cycliste est plus sartrien je dirai. Le dessin :

   
♣♣


Chanson du jour :

Ce n'est pas parce que vous n'avez pas toutes les possibilités vocales de Joan Beaz qu'il ne faut pas souffler à fond les manettes puis inspirer .... je veux dire, chanter. En fait lorsqu'on chante on est  en apnée assez souvent, mais bizarrement au niveau respiratoire il se passe quelque chose. Basta les complexes !  Mais d'abord pour chanter cette chanson, il faut en savoir les paroles en anglais :

"The Partisan"


They poured across the borders
We were cautioned to surrender
This I could not do
Into the hills I vanished

No one ever asks me
Who I am or where I'm going
But those of you who know
You cover up my footprints

I have changed my name so often
I have lost my wife and children
But I have many friends
And some of them are with me

An old woman gave us shelter
Kept us hidden in a garrett
And then the soldiers came
She died without a whisper

There were three of us this morning
And I'm the only one this ev'ning
Still I must go on
Frontiers are my prison

Oh the winds, the winds are blowing
Thru the graves the winds are blowing
Freedom soon will come!
Then we'll come from the shadow.

  

Paroles notées, c'est ici :  


https://www.youtube.com/watch?v=TMfcqGv4dSQ 

Version Léonard Cohen, vous pouvez faire les chœurs :

https://www.youtube.com/watch?v=XCRQ8mulEZM

mercredi 30 mars 2016

Les dessins et photos du jour ♣♣♣ Le bourrin n'est pas un cheval





Prière du matin :  mon Dieu, me voilà avec une tête de vieille, je n'ai jamais fait partie des plus belles, contrairement à Françoise qui chante Mon amie la rose, mais je suis quand même un peu impressionnée ; néanmoins, merci à toi de m'avoir donné ce petit air digne que je te dois sans doute.


"Ma mémé est digne et c'est tout ce qui compte pour moi."


♣♣♣

Le bourrin n'est pas un cheval pour moi. Le bourrin est  pour moi quelqu'un qui va insulter un amateur de poésie par exemple... Anti bourrin par excellence : Bachelard. L'extrait que je m'étais promis de mettre ce jour :

"Mais d'abord le coin est un refuge qui nous assure une première valeur d'être : l'immobilité. Il est le sûr local, le proche local de mon immobilité. Le coin est une sorte de demi-boîte, moitié murs, moitié porte. Il sera une illustration pour la dialectique du dedans et du dehors [...]
La conscience d'être en paix en son coin propage, si l'on ose dire, une immobilité. L'immobilité rayonne."

Bachelard, p.131 suite demain

mardi 29 mars 2016

Les coins, sentis ou vécus, analysés par Bachelard ♣♣ Aujourd'hui, je chante avec Françoise "Mon amie la Rose" ♣♣ Lu ce matin sur Jubilate



"Voici le point de départ de nos réflexions : tout coin dans une maison, toute encoignure dans une chambre, tout espace réduit où l'on aime à se blottir, à se ramasser sur soi-même, est, pour l'imagination une solitude, c'est-à-dire le germe d'une chambre, le germe d'une maison.

Les documents qu'on peut réunir en lisant sont peu nombreux parce que ce resserrement tout physique sur soi-même a déjà la marque d'un négativisme. Par bien des côtés, le coin "vécu" refuse la vie, restreint la vie, cache la vie (NP : il précise "par bien des côtés", vu de l'extérieur on peut avoir l'impression que "par bien des côtés" etc.). Dans le coin, on ne parle pas à soi-même. Si l'on se souvient des heures du coin, on se souvient d'un silence, d'un silence des pensées. Pourquoi alors décrirait-on la géométrie d'une si pauvre solitude ? Le psychologue, et surtout le métaphysicien, trouveront ces circuits de topo-analyse bien inutiles. Ils savent observer directement les caractères "renfermés". Ils n'ont pas besoin qu'on leur décrive l'être renfrogné comme un être rencogné. Mais nous n'effaçons pas si facilement les conditions de lieu. Et toute retraite de l'âme a, croyons-nous, des figures de refuges. Le plus sordide des refuges, le coin, mérite un examen. Se retirer en son coin est sans doute une pauvre expression. Si elle est pauvre, c'est qu'elle a de nombreuses images, des images d'une grande ancienneté, peut-être même des images psychologiquement primitives. Parfois, plus simple est l'image, plus grands sont les rêves."

Mon commentaire : Bachelard ne va plus tarder à parler de Sartre écrivant sur Baudelaire à propos de l'être qui se révèle à lui-même "au moment même où il sort de son coin."
Le coin est vécu par Sartre comme un retrait dans un coin de soi, où la personne en son coin, repliée qu'elle est sur elle-même, ne peut être elle-même. Pour être elle-même il lui a fallu le déploiement, déploiement qui s'est produit, chez la jeune Emily dont parle Sartre, sur le mode physico-spatial. Bachelard comprend, pourtant, il reviendra sur le côté "productif" des coins, lorsque les poètes en parlent après les avoir "vécus" entre autre comme une alternative. Mais c'est tellement riche que je ne saurais faire une synthèse de ce que Bachelard dit à propos des coins, demain je mettrai donc la suite de cet extrait de La poétique de l'espace, page 132 

♣♣♣

Mon amie la Rose, chanté par la jolie Françoise (toutes les Françoise que je connais sont hyper jolies... un prénom porte-bonheur... mais bon, on est bien peu de chose en tous les cas) : https://www.youtube.com/watch?v=2ICFtXx546A

Tigret ce matin a profité du sommeil de Peter Pan le chat pour venir me faire un discret et presque fugitif calinou :




 ♣♣♣

René Char ! Je ne me refuse rien en somme, mais je partage :

"Redonnez-leur ce qui n'est plus présent en eux, ils reverront le grain de la moisson s'enfermer dans l'épi et s'agiter sur l'herbe. Apprenez-leur, de la chute à l'essor, les douze mois de leur visage, ils chériront le vide de leur coeur jusqu'au désir suivant; car rien ne fait naufrage ou ne se plaît aux cendres; et qui sait voir la terre aboutir à des fruits, point ne l'émeut l'échec quoiqu'il ait tout perdu."
René Char, Les Loyaux Adversaires, dans: Oeuvres complètes (Bibliothèque de la Pléiade/Gallimard, 1983)




    

lundi 28 mars 2016

Le dessin du jour ♣♣ Yoko Peter Pan


J'ai réalisé le dessin tout à l'heure, en me délassant sur le canapé, le journal posé sur ma gauche, à partir d'une photo vue dans la Voix du Nord de ce jour ; le texte à droite est recopié : je l'ai lu dans le Vocable du mois. Le dessin exprime l'espoir de la liberté.

♣♣♣











Photos de Yoko Peter Pan, Tigret qui apparaît sur l'une d'elles est plus distancié par rapport à ce qui constitue pour Yoko un jeu magique : essayer d'attraper un fil électrique qui pendouille. Nono, en être plus posé exprime la distance, entre autre. La distance du recueillement, la distance qui permet l'intimité.    

The only thing better than singing is more singing. ~ Ella Fitzgerald


Un vieux dessin ! Phil, le cheval philosophe regrette de s'être embarqué dans l'aventure avec Zebra,  car le lion Lulu les harcèle et il craint pour leur vie, il a de plus la nette sensation que son âme sœur l'appelle. C'est un épisode de l'histoire du Ruisseau bleu.

 Le regard du dessinateur ou photographe est celui d'un poète : la marmotte est jolie.

♣♣♣

More singing,  with Eliott, c'est ici :

https://www.youtube.com/watch?v=gsjejONhx48

dimanche 27 mars 2016

Joyeuses Pâques à tous

Le christianisme a ceci de bien aujourd'hui, d'inclure qui veut l'être.  Par exemple, même si je n'étais pas baptisée, le fait d'écouter respectueusement une parole du Christ (perso, je ne comprends pas tout, mais j'ai confiance) et je serais accueilli(e). Je vis le Christ essentiellement comme une entité d'accueil de qui veut l'être. Pas besoin de chichis en quelque sorte.

Hier je suis allée à Arras, emportant mon Bachelard, que j'étudie. J'ai essayé de le lire dans un charmant café que voici :













 J'ai mis cette quatrième photo pour le brin de narcissisme qui me reste. Côté tête, s' il y a de plus en plus quelque chose à l'intérieur à mon avis (grâce notamment à Bachelard), de l'extérieur, la pauvre s'est fripée avec le temps et ne peut donc en aucun cas satisfaire ce brin de narcissisme qui aurait peut être eu besoin d'être un peu boosté pourtant.

La  serveuse de ce café était clairement d'origine arabe, je veux dire par là, typée à cent pour cent. Aimable jeune femme au sourire craquant de gentillesse. Hélas au bout de deux heures la patronne l'a envoyée me mettre un petit coup de pression pour que je déguerpisse à moins de consommer ; l'heure du repas allait arriver, et pour elle, de mettre les couverts. Je lui ai dit "Je dois m'en aller ?", tout en lui adressant mon sourire craquant à moi, de vieille dame, auquel elle a répondu avec un sourire de jeune femme très douce et elle m'a dit "Non non, vous pouvez rester !" Afin de ne pas lui causer de problème avec la patronne, l'idée m'est venue de lui commander une pression. Après tout, nous sommes dans le nord, les Hauts de France. Elle m'a dit "Quelle marque ?"  à quoi j'ai répondu "la plus ordinaire" sous-entendu la moins chère. Et je me suis retrouvée avec une bière qui au final m'a rendue pompette car je ne tiens pas l'alcool. Un seul verre et tout tourne. Après encore un bon quart d'heure à lire Bachelard dans un état second, je suis sortie et le refuge trouvé fut une église :






  L'après-midi, j'y suis retournée,  j'ai lu Bachelard de 13h30 à 16h40 dans la cathédrale d'Arras, car c'était en fait une cathédrale. Au bout de ce temps, il fallait préparer la soirée pascale, aussi le prêtre a parlé dans un micro pour demander aux visiteurs de quitter les lieux. J'étais comme invisible je pense car la femme qui raccompagnait les gens à la sortie allait refermer la porte avant que je ne sorte (en dernier) ; elle a sursauté quand je lui ai dit : "vous fermez ?" Est-ce Dieu est-ce diable ? a eu-t-elle l'air de se demander en me voyant apparaître bien que je ne fus point cachée et qu'elle aurait dû me voir bien avant. De retour à la maison, je fus accueillie par ce qui équivaut à un ange pour moi, Nono.




La parole trouvée sur Jubilate, lue ce matin :

http://jubilatedeo.hautetfort.com/archive/2015/10/30/esperer-avec-saint-augustin-14-5708396.html

samedi 26 mars 2016

De la juste dose de narcissisme ♣♣ Les défenseurs des taureaux ont la pêche


Où en suis-je de mes observations à propos du narcissisme. À en croire ce que je constate autour de moi, le narcissisme comme je l'entends, il en faut un peu, si narcissisme signifie de s'apprécier soi-même... les problèmes arrivent quand on se sur-apprécie ou à l'inverse, quand on se sous-apprécie.

À Toulouse il y un mot : "bader", qui doit venir probablement de "badaud" et qui en Toulousain actuel signifie en quelque sorte de rester bouche bée devant quelque chose ou quelqu'un qu'on admire trop. Quelqu'un qui s'entend dire qu'il "bade" est appelé à se ressaisir, à faire preuve d'un minimum de fierté, d'amour de soi... c'est un appel discret à la dignité.

Effectivement, la personne badée peut  du fait de se voir ainsi portée aux nues glisser sur la pente de la sur-appréciation de soi, qui équivaut à la vanité...  au surdosage de narcissisme. Et ça peut éventuellement mener au désastre. Je pense en effet que Néron et tous les autres tyrans sont probablement des narcissiques en surdosage amenés à l'indécence extrême parce que, fous d'eux-mêmes, ils ne voient pas pourquoi les autres existeraient. Ces tyrans ont commencé par ne plus voir les autres, éblouis par eux-mêmes, et puis, quand ces autres se sont manifesté avec un peu trop d'insistance, ils ont jugé qu'ils leur faisaient de l'ombre, dérangés qu'ils étaient dans leur auto-admiration. Voilà comment je sens la chose, d'où mon avis que l'attitude toulousaine consistant à mettre en garde contre le "badage" est très saine.

Le cas inverse est la sous-appréciation de soi, où il n'y a pas la moindre miette de ce narcissisme comme je l'entends. Je pense que nous avons alors affaire à des gens qui ne savent pas se défendre : l'autre a raison de le malmener, il est tellement mieux que lui. 

Je me demande si les médias de ces temps-ci  ne participent pas à flatter le narcissisme des uns  et à stigmatiser celui d'autres... à qui il est demandé de crever en silence... à moins que ce ne soit qu'une impression.

C'est une question en effet que je me pose. Le sous-dosage de narcissisme pourrait conduire à l'angélisme chronique avec attitude suicidaire à la clé de la part de ceux qui en souffrent, sous la férule de leurs tyrans qui eux sont en sur-dose.

♣♣♣

Image ainsi commentée sur le site où je l'ai trouvée : Vote for cat !
Animals who will restore your faith in politics.

Anti-corrida, c'est ici : https://www.youtube.com/watch?v=BcTT3aRcPPI

vendredi 25 mars 2016

Petit tour d'horizon sur la période traversée


Me voilà en quête de silence,  pas dépourvu  d'écoute,  mais de  choses lues ou de musique qui donnent la pêche,  la sensation de force intérieure, et cette force-là repose. De ce fait je n'écoute plus la radio, sauf France musique de temps à autre,  quand ça ne parle pas trop entre les morceaux, en raison clairement du coup de fatigue reçu l'autre jour après l'écoute de propos jugés par moi mussoliniens.  Et je regarde assez peu la télé, perçue par mon esprit lassé comme une machine à culpabiliser les victimes quand ça lui prend. Par ailleurs j'ai fait une dernière tentative hier soir pour la regarder plus longtemps en visionnant  les Pinky Blinders, j'ai pu suivre deux feuilletons, arrivée au troisième : pas de fatigue physique, mais une autre fatigue, que je dirai morale. Les acteurs avaient un jeu basé sur la séduction et ont fini par me lasser. Il faut dire que j'avais été confrontée peu de temps auparavant au narcissisme outrancier de quelqu'un que je ne déteste pas, envers qui je me mets en position de bienveillance, selon mes préceptes, mais le narcissisme outrancier de cette personne  m'a considérablement fatiguée et je me suis vue adopter finalement une posture de défense après une bonne indigestion du narcissisme en question. Fatigue, quand tu nous tient ! ... Ma thérapie anti fatigue passe par Bachelard, des passages de Chateaubriand, la musique... l'écoute des chansons avec étude des textes de celles  de Murphy, etc.   Bon silence à vous aussi et bonne journée.

mercredi 23 mars 2016

Les marins aiment chanter ♣♣ Le loup mis à mal en raison de comparaisons saugrenues ♣♣ Une pensée de bouddha






Mon truc c'est pas tellement de chanter, mais je fais facilement du chantage.


Les hommes et femmes qui prennent la mer, ou sont pris par la mer  — car ce n'est pas l'homme, ni la femme qui prennent la mer, c'est la mer qui les prend  — aiment chanter. C'est ici :

http://stephanedugast.hautetfort.com/archive/2016/03/22/memoires-mer-face-au-vent-musique-mer.html


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L'article lu ce soir sur la Turquie. Où d'aucuns se compareraient au loup pour passer à l'acte la conscience apaisée, ce qui ne va pas arranger les affaires des vrais loups ; les hommes ciblés par l'article seraient fiers de leur insensibilité, ce pourquoi ils se compareraient au pauvre loup ... animal qui ne tue que pour se nourrir cependant. 

J'me ficherais bien la tête dans l'casier d'entendre des choses pareilles sur les Turcs têt' de loups.

L'article en question : http://www.mondialisation.ca/le-suicide-europeen-face-a-la-turquie/5515800


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Bouddha, c'est mon brother.


Like a mother who protects her child, her only child, with her own life, one should cultivate a heart of unlimited love and compassion towards all living beings.

~ Gautama Buddha

Ne pas s'attarder ♣♣ Un caractère fort ♣♣ Land of Nod


 De l'importance de ne pas s'attarder, lu ici :
 
http://jubilatedeo.hautetfort.com/archive/2015/04/14/chemins-de-traverse-250-marc-aurele-5603205.html

♣♣♣

Ces pensées témoignent je pense d'un caractère fort dans le bon sens du terme, je ne parle pas de despotisme :

"Je suis attaché à mes arbres ; je leur ai adressé des élégies, des sonnets, des odes. Il n'y a pas un seul d'entre eux que je n'aie soigné de mes propres mains, que je n'aie délivré du ver attaché à sa racine, de la chenille collée à sa feuille ; je les connais tous par leurs noms, comme mes enfants : c'est ma famille, je n'en ai pas d'autre, j'espère mourir au milieu d'elle. Ici, j'ai écrit les Martyrs, les Abencerages, l'Itinéraire et Moïse ; que ferai−je maintenant dans les soirées de cet automne ?

 Ce 4 octobre 1811, anniversaire de ma fête et de mon entrée à Jérusalem, me tente à commencer l'histoire de ma vie. L'homme qui ne donne aujourd'hui l'empire du monde à la France que pour la fouler à ses pieds, cet homme, dont j'admire le génie et dont j'abhorre le despotisme, cet homme m'enveloppe de sa tyrannie comme d'une autre solitude ; mais s'il écrase le présent, le passé le brave, et je reste libre dans tout ce qui a précédé sa gloire. La plupart de mes sentiments sont demeurés au fond de mon âme, ou ne se sont montrés dans mes ouvrages que comme appliqués à des êtres imaginaires. Aujourd'hui que je regrette encore mes chimères sans les poursuivre, je veux remonter le penchant de mes belles années : ces Mémoires seront un temple de la mort élevé à la clarté de mes souvenirs. 

De la naissance de mon père et des épreuves de sa première position, se forma en lui un des caractères les plus sombres qui aient été. Or ce caractère a influé sur mes idées en effrayant mon enfance, contristant ma jeunesse et décidant du genre de mon éducation. 


Je suis né gentilhomme. Selon moi, j'ai profité du hasard de mon berceau, j'ai gardé cet amour plus ferme de la liberté qui appartient principalement à l'aristocratie dont la dernière heure est sonnée.

L'aristocratie a trois âges successifs : l'âge des supériorités, l'âge des privilèges, l'âge des vanités : sortie du premier, elle dégénère dans le second et s'éteint dans le dernier. "

Mémoires d'Outre−tombe


http://www.ebooksgratuits.com/ebooksfrance/chateaubriand_memoires_outre-tombe.pdf  

♣♣♣

Land of Nod :

https://www.youtube.com/watch?v=gsjejONhx48


mardi 22 mars 2016

Bernard Palissy ♣♣ We could be heroes avec Eliott + A touch of kindness

 En lisant la vie de Bernard Palissy, qui se convertit au protestantisme  peu avant la saint Barthélémy  on voit les châtiments que s'infligeaient  et qu'infligeaient au pauvre peuple les aristocrates... mais ce ne sont pas les seuls à compter parmi eux des tyrans : rapide tour d'horizon sur le climat politique : Sade, Paul Pot, Hitler, Staline, Mussolini qu'avaient d'après Yourcenar mis en place des aristocrates italiens ;  les vampires sont de tous bords, les partis semblent n'être pour les tyrans, à l'instar des religions, que des alibis, ou l'on va chercher des prétextes absurdes pour déverser la cruauté à-tout-va, faute de savoir ou de pouvoir maîtriser ses pulsions.  Bernard  Palissy finira sa vie en prison, mort de mauvais traitement, de faim et de froid. Mais avant d'en arriver là, il fut autodidacte, curieux de tout. Sa curiosité l'amena à s'intéresser entre beaucoup d'autres choses.... aux mollusques qui selon lui construisaient les plus sublimes forteresses ; de leur corps mou ils secrètent la matière dure de laquelle va se développer l'art de la forteresse. Leur propre outil étant eux-même... la nature a du génie. J'ai appris cette chose sur les mollusques et Bernard Palissy dans La poétique de l'espace. Voici un extrait :

"Sur ces entrefaites, on apporte à Bernard Palissy deux grosses coquilles venant de Guinée : "Un pourpre et un buxine."  Le pourpre étant le plus faible, ce doit être, suivant la philosophie de Bernard Palissy, le mieux défendu. En effet, la coquille comportant "un nombre de pointes assez grosses qui étaient à l'entour, je m'assurai dès lors que non sans cause lesdites cornes avaient été formées, et que cela était autant de ballonards  et défense pour la forteresse".

Nous avons cru devoir donner tous ces détails préliminaires car ils montrent bien que Bernard Palissy veut trouver l'inspiration naturelle. Il ne cherche rien de meilleur pour édifier sa "ville forteresse que de prendre exemple sur la forteresse dudit pourpre". Ainsi instruit, il s'arme de compas et de règle et commence son plan. Au centre même de la ville de forteresse il y aura une place carrée où sera la demeure du gouverneur.  A partir de cette place commence une rue unique qui fera quatre fois le tour de la place, d'abord en deux circuits qui suivent la forme du carré, puis deux autres circuits de forme octogonale. En cette rue, quatre fois enroulée, toutes les portes et fenêtres donnent sur l'intérieur de la forteresse, de sorte que le dos des maisons ne fasse qu'une muraille continue. La dernière muraille des maisons s'accote au mur de la ville qui forme ainsi un gigantesque escargot.

Bernard Palissy développe longuement les avantages de cette forteresse naturelle. L'ennemi en prendrait-il une partie que le noyau de la retraite serait toujours disponible. C'est ce mouvement en retraite spirale qui a donné la ligne générale de l'image. Le canon de l'adversaire ne saura pas non plus suivre la retraite et prendre "en enfilade" les rues de la ville enroulée. Les canonniers ennemis se trouveront aussi désappointés qu'étaient, devant la coquille enroulée, les prédateurs "au museau pointu".

[...] En suivant le texte de Palissy ligne par ligne, un psychologue trouverait des images qui prouvent, des images qui sont des témoignages d'une imagination qui raisonne. Ces pages simples sont psychologiquement complexes. Pour nous, dans le siècle où nous sommes, de telles images ne "raisonnent" plus. On n'a plus à croire aux forteresses naturelles. Quand les militaires organisent des défenses "en hérisson", ils savent qu'ils sont, non plus dans le domaine de l'image, mais dans le domaine des simples métaphores. Quelle erreur on ferait si, confondant les genres, on prenait l'escargot-forteresse de Palissy pour une simple métaphore ! C'est une image qui a vécu dans un grand esprit."

La poétique de l'espace, page 124,  de Gaston Bachelard  

Condensé de la vie de Bernard Palissy :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Palissy

♣♣♣

Cette chanson est facile à chanter et correspond bien à mon humeur du jour,  je la chante avec Eliott Murphy, le bel Eliott. Si cela vous chante, c'est à vous. Ici :

https://www.youtube.com/watch?v=ZspHpzjezV0

+ A touch of kindness, lien pour chanter la chanson, sous les paroles :


A little touch of kindness – for a start
 A little bit of sweetness – it won’t tear you apart 
You’ll be there in the minute – you believe me
 You’ll be exactly where you want to be
 With a little touch of kindness

 My face was disfigured at least 
I thought it was I was covered with shame
 I wasn’t so tough
 Lost in the void completely alone
 I heard your voice in the darkness
 And it warmed me to my bones

 A little touch of kindness – for a start
 A little bit of sweetness – it won’t tear you apart
 You’ll be there in the minute – if you believe me
 You’ll be exactly where you want to be
 With a little touch of kindness 

 Are you misleading or are you playing a game
 Well then what are the rules
 and does the winner have something to gain
 It’s the champion season of the utterly confused
 Played on a mountaintop in India 
or on the beaches of Veracruz

 A little touch of kindness – for a start
 A little bit of sweetness – it won’t tear you apart
 You’ll be there in the minute – if you believe me
 You’ll be exactly where you want to be
 With a little touch of kindness 

 Station to station across the nation
 Lost my religion and my superstition
 All right all right all right 

 A little touch of kindness – for a start
 A little bit of sweetness – it won’t tear you apart
 You’ll be there in the minute – if you believe me
 You’ll be exactly where you want to be

 With a little bit of kindness – oh that’s a start 
A little touch of sweetness – for my old heart 
A little touch of kindness – come on give me a start
 A little bit of sweetness – heart to heart
 A little touch of kindness – oh that’s a start
 A little bit of sweetness – for my old heart
 A little bit of kindness – yeah it’s a start
 Give me some sweetness – for my old heart


https://www.youtube.com/watch?v=816HmnSo-Pg

lundi 21 mars 2016

La voix qui mue ? ♣♣♣ Le pire et le meilleur sur la même onde

C'est vrai que plus jeune la voix d'Eliott Murphy n'est pas la sœur ressemblante de celle de Léonard Cohen quand il chante à l'abattoir bien des années plus tard. Cette voix aura pris des tonalités plus graves avec le temps. Mais idem, en visionnant la vidéo du concert de l'abattoir,  je n'ai pas retrouvé le son qu'il y avait réellement en ce lieu lors de cette soirée mémorable, du coup je ne la mets pas en ligne.

Avant de choisir demain une chanson d'Eliott à poster ici, voici quelques extraits de chansons :


♣♣♣

Je passe en fait en coup de vent. Aujourd'hui la magie n'a pas opéré dans la cuisine où encore m'était venue l'idée de  mettre la radio, quand il m'arrive durant de longues périodes de l'oublier. Car je suis tombée sur la lecture d'un texte de Mussolini... du moins c'était tellement bourré d'imprécations fascistes que ce devait être lui... Mussolini, lu par un mondain ;   insultes à tours de bras en véritable bourrin, à l'encontre d'une famille d'alcooliques dont les enfants, en raison même de cet alcoolisme étaient tous fous selon ce texte. On était loin avec Mussolini de la manière délicate avec laquelle Bernanos traita ce sujet, mettant en scène son curé de campagne, "taré" spirituel qui mourut d'un cancer à l'estomac.  Le plus inquiétant est que le mondain fit ensuite de la pub pour le livre.... Il y a le pire et le meilleur sur France cul plus souvent le pire peut-être, cela dépend des périodes... je pense que je vais oublier la radio durant un certain temps et me replonger dans mon si sublime et reposant Bachelard !  Mais au fait Mussolini écrivain  je ne pense pas... mais le texte ressemblait tellement à ses discours ! Yourcenar, au secours ! Allez, bonne journée quand même lecteurs et n'achetez pas n'importe quel livre !

samedi 19 mars 2016

J'ai écouté Les hirondelles de Kaboul


C'est plus qu'une lecture de texte, des comédiens ont joué Les hirondelles de Kaboul comme une pièce de théâtre. Histoires sur le martyr des femmes et aussi des hommes. Des femmes : lapidées ou encore pendues, souvent parce qu'accusées de prostitution. Pour la lapidation, elles sont enterrées à mi cuisses afin d'être maintenues droites... des brouettes de pierres sont amenées, et à l'heure dite, le carnage commence.


Mon commentaire : La condition de la femme est si dure dans ces histoires que raconte Les hirondelles de Kaboul !

 À un moment  l'accent  est mis sur l'importance de l'instruction. L'impression que le carnage est provoqué par l'ignorance mais laquelle ici ? Ignorance même et notamment de données universitaires ? Ce sentiment que j'ai cru percevoir  va à l'encontre des convictions de Rousseau qui pensait lui, que l'homme par nature est bon, et devient mauvais à cause des corruptions apportées finalement par une civilisation qui tourne mal. Pour la femme arabe ou musulmane devant se recouvrir de la tête aux pieds et qui le vit mal (NP : chose que je n'ai pas de mal à comprendre), pour sortir de l'enfer il s'agirait semble-t-on dire à un moment dans la pièce,   remarquable par son témoignage saisissant, d'être brillant et être brillant signifie ici posséder un parcours d'études exceptionnel. On a l'impression que dans ce climat de désastre, la femme a la conviction de ne pouvoir sauver sa peau qu'en se hissant très haut socialement parlant,  par l'obtention de diplômes de haut niveau par conséquent, propre à lui délivrer un statut de docteur en médecine, avocate,   mathématicienne, ou ingénieure. On a l'impression que les humiliations peuvent pleuvoir sur la femme à l'improviste sinon. Comme si le salut sans les diplômes, seuls garants de tranquillité, seuls boucliers sûrs contre la barbarie, n'existait pas. C'est dire la dureté de la condition de la femme.

Dans nos pays occidentaux il reste beaucoup à faire pour le respect des femmes qui n'ont pas non plus de statuts du niveau  de ceux mentionnés plus haut. Évidemment pas de risque de lapidation en occident pour la femme, par contre la mort sociale et l'isolement pendent encore au nez de beaucoup de femmes, sans oublier les hommes par ailleurs.

J'ai lu par hasard aujourd'hui dans le journal Détective du mois, qu'une femme avait été poignardée par son fils drogué. Le journaliste insiste sur la bonne réputation de la mère qui travaillait dans une école en tant qu'assistante des instituteurs, elle encadrait les voyages scolaires par exemple et ce genre de choses. Elle était décrite par les enseignants comme faisant preuve d'une patience infinie envers les enfants, son travail la passionnait, or, ironie et cruauté du sort, son fils la poignarde sous l'effet de la prise de cannabis à dose massive. Le journaliste déclare que la drogue à détruit le jeune homme qui en est arrivé à tuer sa mère. La mère est reconnue à part entière dans cet article, comme victime et l'on salue sa mémoire.

Dans la Voix du Nord, autre fait à peu près similaire hormis que la mère a survécu,  où un jeune homme, qui se drogue aussi, a très violemment  maltraité celle-ci. Dans la Voix du Nord, contrairement au journal Détective, sont rapportés les dires d'un psychiatre juridique, déclarant que le fils se drogue parce que la mère l'étouffe et est toxique à son encontre.

J'y ai vu pour ma part deux façons de traiter la femme dans un même pays et en ai conclu que rien n'est jamais acquis dans le domaine de la condition féminine.

Femme qui se sent obligée de faire de très longues études pour assurer sa sécurité, côté arabe,  et côté français, subsistent de nombreuses zones de flou.

Yoko, la tête dans le casier ♣♣ Every breath you take

Le podcast intégré dans la grille de programme du jour que j'avais mis en ligne hier, sur Antonin Artaud est parti, forcément, car nous sommes aujourd'hui un nouveau jour avec la grille de programme correspondante, que j'ai consultée. Où j'ai vu que ce soir à 20 h il y a une fiction intitulée Les hirondelles de Kaboul, de Yasmina Kadhra. J'essaierai d'être au rendez-vous.

Pour l'heure et pour la bonne humeur : Yoko, photographié hier la tête dans le casier, alors qu'il tentait pour la énième fois de faire diversion afin que je le préférasse à l'ordi. Yoko résistant :



  







♣♣♣

Every breath you take,  chanson dont j'irai chercher les paroles quand j'aurai le temps, bientôt, j'irai chercher celles de chansons d'Eliott Murphy, dont j'en mettrai une en ligne sur ce blog. Pour l'heure, sous le dessin, le lien de la chanson du jour.

 


https://www.youtube.com/watch?v=OMOGaugKpzs

vendredi 18 mars 2016

Chanter... pour l'hygiène des poumons ♣♣♣ Antonin Artaud via Zéphir, dessinateur BD


L'hygiène, me dit un jour à Créteil un médecin asiatique (Vietnamien), c'est en priorité chez les asiatiques, de respirer, de savoir respirer. 

Un des moyens d'améliorer son souffle : le chant.
Chanson du jour, hygiène du jour, ici :

https://www.youtube.com/watch?v=PyxLaHmOaYM

 ♣♣♣

Ce matin, dans la cuisine pour le petit déjeuner, me vient à l'idée d'allumer la radio, objet de taille respectable, qui possède une étagère pour lui seul, place réservée en quelque sorte (mais je radote, je crois l'avoir déjà dit ici), bref, me vient à l'idée d'allumer la radio pour accompagner mon frugal repas quand j'entends parler d' ''Artaud-dessinateur". Je me dis que ça ne doit pas être le "mien", car le "mien" écrit ou crie à ses heures mais ne dessine pas que je sache. J'ignorais qu'Artaud était aussi un très bon dessinateur... C'était bien le Artaud des textes orageux dont il s'agissait.

C'est Zéphir, le dessinateur BD qui parle de lui. Il passe en deuxième partie de l'émission, dont j'ai écouté un peu le début avant de mettre le podcast qui se trouve dans la grille de programme du jour de France Culture, il suffit de cliquer sur la flèche de l'émission qui débute à 6 heures du matin et s'intitule "Un autre jour est possible", pour l'entendre ou la réentendre dans son intégralité. C'est ici :

http://www.franceculture.fr/programmes

jeudi 17 mars 2016

Elliot Murphy : ce que j'ai lu, écrit par lui, à son propos et celui d'un de ses amis américains, Paul Nelson


Le texte original, écrit par Eliott Murphy se trouve sous ma traduction via le lien :

"En 1972 j'avais un ami qui avait un ami qui connaissait quelqu'un à Mercury Records quand je faisais des voyages hebdomadaires à New-York à partir de Long Island, à la recherche d'un contrat d'enregistrement. Mon ami m'a dit que je pouvais aller voir Paul Nelson qui était chef de A&R à Mercury Records et donc je l'ai fait.

Je lui ai joué une démo approximative de trois chansons — Last of the rock stars, How's the family et  White middle class blues et bien qu'il soit difficile de jamais évaluer l'enthousiasme de Paul (sauf quand il écrivait des critiques de disques), je détectai quelque chose de positif derrière ses sempiternelles lunettes noires, sa moustache  et ses cigares Sherman.

Quoiqu'il en soit, il m'invita à l'accompagner pour le déjeuner, ce qui était bon signe et il fut d'accord pour venir me voir lorsque je passais au Mercer Arts Center. Je découvris qu'il était du Minnesota, était allé à l'école avec Bob Dylan, et était en train d'essayer d'engager les New York Dolls sous le label Mercury Record.

Il est venu me voir jouer avec Bud Scoppa qui travaillait aussi à Mercury, et Bud aima le spectacle et écrivit une critique sur moi et les New York Dolls dans le magazine Penthouse.

J'ai encore la photocopie. Paul voulut m'engager moi et les Dolls mais je ne pense pas qu'il y avait suffisamment d'argent pour nous deux. Quoiqu'il en  soit, il m'a offert un contrat mais l'article est sorti dans le magazine Penthouse et Polydor m'a offert deux fois plus d'argent en plus d'un meilleur contrat. Je demandai à Paul ce que je devais faire et il me dit de faire affaire avec Polydor car il n'avait pas tellement confiance dans le directeur de Mercury à l'époque. Donc je signai le contrat d'enregistrement chez Polydor ; Aquashow, mon premier album sortit l'année suivante et Paul en fut le critique pour Rolling Stone, où on le paraphrasa en m'appelant Le prochain Bob Dylan. Ce que Paul a réellement dit était qu'Aquashow était (ironiquement) le meilleur Dylan depuis 1968. Peu importe. Tous les critiques reprirent cela en gros titre et furent dans la course.

Paul a aussi fait la critique de Lost generation, mon second album, pour Rolling Stone et (je pense) Night Lights, mon troisième.

Pendant un certain temps il a été le directeur de la critique de Rolling Stone et je le voyais fréquemment dans les bureaux de la RS où je travaillais sur mon roman Cold and Electric chez Rolling Stone Books.

Il est aussi souvent venu à beaucoup de mes spectacles à Tramps dans les années 80. Il fut un temps où Bruce Springsteen explosait quand je traversais une période difficile. Une nuit alors qu'il quittait Tramps, il se tourna vers moi et dit : "Il aurait pu en être autrement."

Je ne sais pas s'il avait raison, mais son sentiment était toujours sincère et le sérieux avec lequel il a traité mon travail m'a servi de boussole artistique jusqu'à ce jour. Nous avions l'habitude de manger des burgers ensemble au Jakson Hole à New York et j'ai acheté sa collection des premières éditions de F. Scott Fitzgerald quand il a eu besoin de cash.

Je lui ai parlé au téléphone il y a quelques années et il m'a dit qu'il travaillait sur un scénario pour un film policier. J'ai toujours voulu le revoir un de ces jours..."
     
 
Le texte d'Eliott Murphy :

http://www.elliottmurphy.com/writings/nelson.html

Mon commentaire : les écrivains américains sont doués pour le sous texte c'est-à-dire ce qu'ils sont capables de mettre entre les lignes, sous-jacent,  comme par exemple la forte amitié entre les deux hommes, presque taiseux dans le domaine du sentiment. Cette amitié est dite par chemin détourné et pareil pour le brin de nostalgie qui flotte, idem encore pour la déception juste à peine évoquée quant au fait que ça aurait dû mieux marcher. Mais il n'est pas trop tard... d'ailleurs en France Elliot Murphy est très apprécié, j'ai pu m'en rendre compte au concert de l'autre soir.   

mercredi 16 mars 2016

Ce matin, je chante avec Bill Withers avant d'entamer une journée de doux labeur ♣♣ de l'intérêt de travailler dans une cuisine

 Le chant, approfondit le souffle, et du coup, quelle séance de relaxation ! Je choisis pour chanter (chaque fois que je chante, il fait beaucoup de soleil contrairement à ce qu'on pourrait croire) cette chanson de Bill Withers, dont la mélodie, pas trop dure à chanter pour mon niveau, me plaît bien... et  les paroles sont sublimes, elles disent ceci au début  : Il nous arrive à tous dans nos vies de ressentir la douleur / à tous d'avoir du regret / mais si nous sommes sages / nous savons que demain est toujours là

Appuie-toi sur moi, quand tu n'es pas fort / je serai ton ami / je t'aiderai à continuer / car le temps ne sera pas long à venir / où j'aurai besoin de quelqu'un sur qui m'appuyer
 
https://www.youtube.com/watch?v=KEXQkrllGbA

Paroles :


Sometimes in our lives we all have pain
We all have sorrow
But if we are wise
We know that there's always tomorrow

Lean on me, when you're not strong
And I'll be your friend
I'll help you carry on
For it won't be long
'Til I'm gonna need
Somebody to lean on

Please swallow your pride
If I have faith you need to borrow
For no one can fill those of your needs
That you won't let show

You just call on me brother, when you need a hand
We all need somebody to lean on
I just might have a problem that you'll understand
We all need somebody to lean on

Lean on me, when you're not strong
And I'll be your friend
I'll help you carry on
For it won't be long
'Til I'm gonna need
Somebody to lean on

You just call on me brother, when you need a hand
We all need somebody to lean on
I just might have a problem that you'll understand
We all need somebody to lean on

If there is a load you have to bear
That you can't carry
I'm right up the road
I'll share your load

If you just call me (call me)
If you need a friend (call me) call me uh huh(call me) if you need a friend (call me)
If you ever need a friend (call me)
Call me (call me) call me (call me) call me
(Call me) call me (call me) if you need a friend
(Call me) call me (call me) call me (call me) call me (call me) call me (call me)



Lyrics : http://songmeanings.com/songs/view/68300/ 

♣♣♣

après avoir chanté plusieurs fois la chanson ci-dessus répertoriée, je quittai le bureau afin de travailler en bas, les poumons bien oxygénés, fin prête pour  peaufiner le nettoyage de la cuisine, le peaufinage consistant à inspecter sous la gazinière, au cas où une souris y moisirait quoique rien n'indiquât ce genre de désagrément étant donné la bonne odeur y régnant, et vérifier quelques autres babioles  quand l'idée me vint d'allumer la radio,  installée seule sur une petite étagère de la dite cuisine,  aucune autre chose ne lui disputant son statut particulier, et là, d'entendre la fin de l'émission de philo du jour sur France culture, où il était question du langage animal... j'en restai un sourire probablement un peu hébété aux lèvres quand le philosophe eut déclaré qu'il voulait bien, en tant que carnivore, laisser son cadavre au lion d'un zoo environnant, dans une sorte de donnant-donnant, de souci "d'équitabilité" envers l'animal sachant, ajouta-t-il,  qu'il n'en avait pas le droit, et de s'insurger du fait qu'on pouvait  donner son corps aux vampires médicalisés mais pas au lion. C'est ainsi pratiquement que se termina l'émission. Envahie de la grande curiosité que le philosophe m'avait laissée, en bon professionnel qui a bien accompli sa mission,  je quittai la cuisine sans plus attendre et remontai l'escalier ; une fois l'ordinateur ré allumé, j'ai cherché le podcast de l'émission en question, dont j'ai écouté le début, l'intégralité pour ma part, sera pour ce soir. C'est ici  :  http://www.franceculture.fr/emissions/les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance

mardi 15 mars 2016

Gore Vidal

Recevant par le Daily Ray une pensée de Gore Vidal, que je ne connais pas :  "Un esprit mal nourri se dévore lui-même",  ça me donne envie, bien que je n'en aie pas le temps, de chercher à en savoir plus sur lui... et sur la toile, je tombe tout de suite sur un article du Guardien, comme quoi l'homme, décédé en 2012 si mes souvenirs de cette récente lecture sont bons, malgré l'œuvre littéraire appréciable qu'il a laissée derrière lui, a une réputation qui sent le soufre : il est accusé d'avoir été pédophile, et de surcroît antisémite : c'est beaucoup pour un seul homme ! Alors, le journaliste se pose la question : est-ce que cela invalide son œuvre littéraire ? 

Aurions-nous affaire à un Céline américain sur le plan de l'antisémitisme .... pas vraiment je pense car Céline était passé aux écrits tandis que pour Gore Vidal, il s'agirait de rumeurs. De rumeurs faites de ragots .... la mauvaise réputation ne peut quand même pas invalider une œuvre .... à moins que si en Amérique ?
L'article :

http://www.theguardian.com/commentisfree/2013/nov/15/gore-vidal-paedophile-work-reputation-wagner

La poésie sonore avec Jaap Blonk, poète flamand

 Bachelard nous dit dans le film ( de l'INA, vidéo You tube, post précédent ) que cela lui a suffi pour entrer en communication avec les poètes de saisir les images qui faisaient naître leur texte, (d'où qu'il soit devenu phénoménologue), le reste, la construction du poème, il s'en est désintéressé. Avec Jaap Blonk, poète que je découvre aujourd'hui, il s'agit de poésie sonore, je ne sais pas si les sons émis naissent d'images, comme les mots. Les sons du poète évoquent de prime abord une certaine animalité par moment. Chez Artaud lorsqu'il en émettait il y avait quelque chose que je ressens comme étant très angoissé, pas chez ce poète-ci. Une certaine animalité peut s'en dégager mais aussi et surtout, du jeu et du souffle, un souffle non pas réprimé comme chez Artaud,  où l'on pense plutôt à une lutte contre l'étouffement qui menace, mais du souffle qui se libère en jouant sur différentes modulations. Chez Blonk, ce n'est pas de la musique proprement dite, comme on l'entend en général,  il n'y a pas d'harmonie de prime abord, ni de recherche d'harmonie semble-t-il, non plus d'une cacophonie.... à la première écoute. Car pour l'instant je n'ai entendu que quelques bribes par-ci par là, qui évoquaient plutôt pour moi  ce jeu et ce souffle dont j'ai parlé plus haut... comme l'enfant avant de parler, mais en beaucoup plus sophistiqué. C'est pourquoi je me suis demandé si ce poète sonore ne serait pas un excellent thérapeute pour les personnes qui se sentent opprimées, coincées, réprimées... les Sans Voix en quelque sorte.

J'ai entendu sur Arte deux personnes, que des orchestres prennent parfois avec eux, qui reproduisent à la perfection des langages d'oiseaux. C'est magnifique. Les deux hommes en question sont de la baie de somme... lieu riche en volatiles qui les ont pris de toute évidence sous leurs ailes, ou plutôt sur leurs ailes,  en leur  ouvrant la porte de leur langage.

Avec le poète sonore flamand Jaap Blonk, il s'agit encore d'autre chose. Écoutez, c'est ici :


http://flandres-hollande.hautetfort.com/archive/2013/11/06/dijk-5214430.html

lundi 14 mars 2016

Lu ce jour ♣ Bachelard parmi nous

"Si la mort nous contraint à rompre tous les liens terrestres, il reste le manteau tissé de souvenirs, le manteau de tous ces instants trop vite passés. Il reste le manteau de la transmission, le manteau de ce qui nous a été donné, le manteau des paroles et des gestes de tendresse. Dans la blessure du deuil, il nous reste le manteau de la mémoire. Un manteau qui permet de frapper les eaux du chagrin, d'ouvrir parfois sous nos pas le chemin d'une consolation, un passage à sec en terre de larmes." 
 de Marie Cénec ; trouvé sur Jubilate Deo

Marie Cénec vue et écoutée sur You Tube :

https://www.youtube.com/watch?v=HY-v-9GfeHA


♣♣♣

Bachelard parmi nous, vidéo,  ici :

https://www.youtube.com/watch?v=voquPzwt9UA




dimanche 13 mars 2016

Je suis allée à l'abattoir.... voir et écouter .... Elliott Murphy et son précieux acolyte ♣ ♣ C'est frais et non pas froid




 Le dessin est juste là pour le fun, faute d'avoir retrouvé dans mon fichier photos celles que je cherchais.... mais j'y retourne dans un petit instant, après ces quelques lignes :

Hier soir je suis allée à l'Abattoir, et ma foi j'en suis ressortie d'autant plus vivante après avoir écouté durant deux heures, non pas des propos de boucher sur l'heuristique de l'abattage réussi des cochons mais les chansons d'Eliott Murphy dont la voix est presque ur jumelle de celle de Léonard Cohen par la profondeur et la chaleur qui s'en dégage. Mais les deux artistes par ailleurs sont différents, d'où l'intérêt de découvrir Eliott, moins connu que Léonard et qui vaut de l'être autant.    

  Voici Murphy de profil, son précieux acolyte, soliste génial, vu de dos : tous deux officiant courageusement à l'Abattoir. 



 Eliott se débrouille bien en français. À un moment donné il a dit :
"Dans quatre jours c'est mon anniversaire, je suis un petit peu nerveux.... mon anniversaire dans un club qui s'appelle l'Abattoir, c'est ce qui me rend un petit peu nerveux."

 Il a dit encore : "Je suis chez les ch'tis ? C'est bien ça ?"
Le public, qui devait compter beaucoup de profs d'anglais à mon avis (car ils en avaient le "good style" tant ils étaient bien éduqués et finalement.... plaisants), a répondu tout simplement "Oui" et lui de conclure avec son accent so british bien qu'Américain : "C'est ça que chaque fois que je viens ici, je me sens au fin fond du Mississippi." Les profs ou assimilés de rire, moi de même,  et lui d'enclencher un blues. 


 Patrick pense avoir entendu "Olivier", par  contre il n'a pas entendu le nom du guitariste. Il pense que c'est un nom français. Il a un jeu fabuleux. 
 
♣♣♣

Où va la littérature ?

Un texte frais et non pas froid sur ce thème, qui peut éventuellement démotiver les professeurs de littérature manquant de recul. Un texte que je ressens comme étant vrai,  sincère, poétique et plutôt pertinent dans son impertinence assumée. Extrait :

"C'est le principe de l'orphelin bien nourri : peu d'ambition mais un deuil réussi. L'orphelin de notre histoire occupe le dernier rang de la classe, près de la fenêtre : aux marches du monde instruit, il pratique de son mieux cet art difficile, à mi-chemin entre la docte étourderie et la fieffée paresse, que l'on nomme communément l'ignorance. Il veut se lever pour répondre, puis se ravise et reste assis."

Intégral : http://diereseetlesdeux-siciles.hautetfort.com/archive/2014/06/26/ou-va-la-litterature-5399196.html