"Encore des mots, toujours des mots, rien que des mots..." chantait Dalida. Mais contrairement à ce qu'affirme la chanson, les mots ne comptent pas pour rien. Ils peuvent blesser à mort pour peu que l'on soit fragile comme un enfant, ne jamais s'oublier malheureusement. Par contre, arrivé au stade adulte, ne pas prendre de la distance avec les mots trahit peu ou prou à mon sens un manque de caractère dès lors qu'ils n'impliquent pas de conséquences politiques graves sur le destin des êtres. Catherine Deneuve aurait dit des choses sur Dunkerque, pas à la gloire des habitants : qui s'adonneraient à la boisson pour bon nombre d'entre eux, à force de s'ennuyer a-t-elle déclaré. Et le ciel de Dunkerque dégagerait une lumière terne. Ensuite elle est revenue sur ces propos afin de calmer les esprits qu'elle avait ainsi échaudés en affirmant "que ce sont de toutes petites choses". De toutes petites choses peuvent-elles en cacher de plus grandes ? Si c'est le cas, relativiser est toujours le meilleur parti à prendre car rien ne sert de basculer dans des problèmes existentiels à l'image peut-être de ceux qui profèrent certaines paroles.
J'ai entendu à la radio hier vers onze heures midi que l'on voyait des spectacles de croisette ignobles à Cannes. Des fans, par exemple, jouant les chiens fous en courant, appareil photo à portée d'œil, après des taxis qui circulent à vitesse accessibles pour leurs cannes fébriles, sans connaître les personnes se trouvant à l'intérieur du véhicule, "juste au cas où ce serait une personne célèbre." Ils ne sont pas même paparazzi, rien à gagner point de vue argent, c'est au cas où la personne serait célèbre... rien à gagner en effet mais tout à perdre au point de vue de la dignité.
Donc il n'y a pas qu'à Dunkerque que l'on voit des choses reloues bien évidemment. Relativisons.
Et moi je profite de la liberté que me laisse ma non-célébrité pour accomplir autant que faire se peut mon travail de citoyenne de la démocratie participative. Non-célébrité jouissive, qui s'ouvre sur une plus grande respiration. Car, preuve en est avec Deneuve, c'est dur à assumer le statut de star : dès qu'elle s'exprime on veut étouffer sa parole, la couler, cette dame, dans un moule à approuver ce qui doit officiellement l'être. Prison dorée en somme. Mais bon, là encore, relativisons, il vaut mieux cela que vivre le calvaire du SDF. C'est bien là que réside le vrai scandale : le calvaire du SDF, parmi d'autres calvaires que je ne tiens pas à passer en revue.
jeudi 14 mai 2015
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