"Une berceuse pour Dumbo
Madame Jumbo était très triste. Plus que tout autre chose au monde, elle voulait avoir un petit rien qu'à elle. Beaucoup d'autres animaux du cirque avaient eu des bébés. Et quand elle les regardait, cela la rendait plus triste encore. Mais un jour, une cigogne lui déposa un bébé.
Ce petit éléphant était la plus adorable créature qu'elle ait jamais vue. Elle était la plus heureuse du cirque. Mais voici ce qui arriva : le bébé éternua et ses oreilles enroulées se déplièrent. Elles étaient extrêmement larges et les éléphantes n'hésitèrent pas à se moquer bien cruellement de cette infirmité.
— Au lieu de le baptiser Jumbo Junior, pourquoi ne pas l'appeler Dumbo ? dit l'une d'entre elles.
Les autres rirent de bon cœur.
Madame Jumbo ignora ces railleries et enlaça son bébé de sa trompe.
L'amour de Madame Jumbo pour son petit grandissait de jour en jour. Elle jouait à cache-cache avec lui, faisant semblant de ne pas le voir se cacher entre ses pattes. Elle lui chantait des berceuses pour l'endormir et dansait la farandole quand il se réveillait.
Un soir, Madame Jumbo trouva son petit au bord du désespoir. Elle devina que ses congénères s'en étaient encore prises à lui.
Elle le mit tendrement au lit, l'enveloppant dans ses grandes oreilles pour qu'il n' attrape pas froid.
— Ne t'occupe pas de ce que les autres disent, lui murmura-t-elle doucement. Tu vas grandir et devenir le plus beau des éléphants. Veux-tu une berceuse mon chéri ?
Dumbo hocha la tête et madame Jumbo entendit les autres éléphantes parler à voix basse dans les box voisins.
— Honnêtement, disait l'une d'elle, on croirait qu'il est le seul éléphant sur terre. Regardez comme elle le dorlote. Elle le gâte trop, beaucoup trop !
Mais Madame Jumbo s'en moquait et se mit à chanter :
Mon petit bébé, ne pleure pas,
Maman te chante une chanson,
Je sécherai tes larmes
Si quelqu'un rit de toi
Et si tu n'es pas consolé
Sache que je trouve tes grandes oreilles
On ne peut plus distinguées.
Puis elle continua à fredonner et à bercer son fils jusqu'à ce qu'il s'endorme.
Quel silence tout à coup ! Des box des éléphantes montait un léger ronflement. La berceuse de Madame Jumbo avait réussi à les endormir, elles aussi. Bon débarras et bonne nuit !"
La citation du Daily Ray ce jour, autre "éphéméride", est d'un proche de Tolkien, il enseigna la littérature anglaise à la même université que lui. Il s'agit de C.S Lewis :
Friendship is unnecessary, like philosophy, like art... It has no survival value; rather it is one of those things which give value to survival.
~ C.S. Lewis |
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