You must live in the present, launch yourself on every wave, find your eternity in each moment.
~ Henry David Thoreau
Voilà une philosophie pas en accord de prime abord avec celle de James Ellroy qui lui, remonte le temps.... pour travailler à ses romans. Et comme il travaille presque constamment dit-il, et avec ferveur et inspiration... le présent à priori il ne s'y intéresse pas beaucoup. Se sentir en présence dans un passé bien déterminé, a à voir également avec l'instant. James Ellroy déclare ne se sentir vraiment bien que dans des constructions qu'habite l'histoire. Thoreau par contre se sent dans son élément en pleine nature où tout n'est qu'instant souvent car l'attention y est sans cesse éveillée .... exhalaison d'un parfum, et le contraire parfois : puanteur soudaine de quelque chose en putréfaction... ce qui est rare dans la nature qui sent bon le plus souvent... Respiration... oreille titillée aussi, par des trilles d'oiseaux... des feulements... des mugissements... des glapissements... ou le simple souffle du silence, rassurant ou inquiétant.... Se promener dans la forêt par exemple, de jour, oblige à prendre des précautions qui vous attachent au présent comme une ceinture de sécurité. Il s'agit d'éviter les piqûres d'insectes, d'éventuelles morsures et quelques autres désagréments comme la chute dans le piège tendu que peut représenter un serpent à l'affût. De nuit, le présent c'est encore de l'instant T à part lorsqu'on s'est enfin endormi, sinon peut se concrétiser un cauchemar propre à fabriquer du souvenir mauvais long à digérer et à s'estomper... comme celui que laisse l'attaque d'un animal sauvage. Dans la nature le présent sollicite la présence d'esprit de façon plus ou moins forte selon les conditions où l'on s'y trouve plongé(e), de l'attention à soi et à l'autre... la nature suscite le plus souvent de l'émerveillement, c'est du présent-cadeau et elle distille du savoir aussi, et là, c'est du présent à long terme. Le retour dans le passé à la James Ellroy, est-ce "du présent à long terme" qui l'habite ? ou cela tient-il de la démarche ayant pour finalité de se sentir "en présence", en ce cas c'est en fait moins une démarche que du lâcher prise, lequel requiert moins de présence à soi-même et plus d'attention à une présence d'un ordre spirituel en quelque sorte. Deux états d'esprit différents qui font appréhender le temps différemment, chez Thoreau et James Ellroy, mais ces deux états d'esprit cohabitent chez l'être humain je pense, de sorte qu'il doit y avoir du Thoreau dans Ellroy et inversement... peu ou prou mais une tendance précise prime chez l'un et l'autre. Tout est question d'équilibre.
vendredi 1 mai 2015
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