Le Polylogue dispersé
IISa sortie radicale, ce crénom proféré
Sur le mur nu le feu mit son sceau de nuit noire
Une poignée de lecteurs ou plutôt de lectrices
Des années de route pour buter sur la mer grise
Recul social que leurs institutions bénissent.
Venez-vous m’enlever, moi qui criait famine
Adossé au sol froid sous le vide sans lune
Du silex millénaire l’étincelle aujourd’hui
Au hasard insomniaque Paris n’a plus de ventre.
La monnaie qui s’écoule et le sang qui se fige
Trente-et-un mars mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf
Et toi qui posais nue dans l’éternelle nuit
Rue Monge un matin elle mêla songe et mensonge.
L’avenir à genoux sous la dent du renard
Que perce dans cette langue une tout autre syntaxe
Face à la caméra, leurs larmes, leur colère,
Juste un soutien caché, le fer dans le béton
Manque le cliquetis des machines à écrire
Que les moins de vingt ans, maladroits et honteux,
Poète au port, chez lui la mer n’y est jamais.
Sous Zeus hospitalier matraquer les migrants.
Constantin Kaïtéris
Diérèse : http://diereseetlesdeux-siciles.hautetfort.com/archive/2016/05/26/dierese-68-en-preparation-constantin-kaiteris-5807250.html
♣♣♣
Le bain dans la tine
Le samedi, c'était le
jour du bain. Ohma déposait sa grande tine en zinc galvanisé devant la
cuisinière sur laquelle chauffaient trois bouilloires d'eau. Après avoir
versé un grand seau d'eau froide dans le fond de la tine, et mis un
autre en réserve pour amener l'eau à bonne température, Ohma ajoutait
l'eau chaude dans la bassine, bouilloire après bouilloire.
Elle contrôlait la
température, la refroidissant au besoin, et puis, hop, je m'asseyais
dans l'eau face à la pièce, la grande cuisinière au charbon me chauffant
la peau du dos.
C'était un moment
privilégié qui nous changeait agréablement des autres jours où nous nous
lavions le plus rapidement possible, tant l'eau était froide, debout,
devant l'évier, les deux pieds dans un petit bassin en tôle émaillée
blanche pour ne pas mouiller le sol.
Pendant dix minutes je
pouvais jouer avec mon bateau en plastique à hélice qui, grâce à un
remontoir, avançait seul sur la mer miniature. Il venait de chez la
Bionda, l'épicerie du coin.
Puis Ohma reversait de
l'eau chaude et cette fois, debout, j'étais savonné de haut en bas, de
la tête aux pieds, puis récuré de bas en haut, et si je n'avais pas trop
rouspété pour le savon dans les yeux ou les frictions aux endroits les
plus sales, j'avais à nouveau le droit de jouer cinq minutes dans une
eau devenue grise et savonneuse. Puis j'étais vigoureusement étrillé
avec un grand essuie qui grattait fort car on n'avait pas encore inventé
les adoucissants.
Enfin assis sur la
table, Ohma m'enfilait le pyjama que l'on avait fait chauffer sur le dos
de la chaise présentée à la cuisinière. C'est à ce moment que je
recevais un morceau de chocolat Côte d'Or ou un de ces biscuits que ma
grand-mère faisait elle-même.
Kowka
Pas cola du tout ce Kowka !
Kowka
Pas cola du tout ce Kowka !
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