J'ai encore visionné le reportage "Des pitbulls et des prisonniers" hier soir sur la chaîne Numéro 23, qui dure je m'en suis aperçue, jour après jour, comme un feuilleton. J'y ai développé une empathie pour les pitbulls et c'est déjà pas si mal.
Pourtant, à un moment donné un effet paradoxal "fable de La Fontaine" allait se produire. J'allais bientôt ressentir le côté fabriqué comme une fable des reportages à cause d'une première impression d'incohérence. En effet lors de deux épisodes qui se suivaient est d'abord montrée une impressionnante invasion d'abeilles, qui pourrait mettre en danger la vie des chiens et des hommes. Celui qui est appelé pour se débarrasser des abeilles devenues pour le coup nuisibles demande une somme équivalant à plus de 800 euros, que Tia Maria Thorez ne peut pas payer, ayant des choses plus urgentes à régler. Ses filles organisent donc une collecte de fonds. D'un claquement de doigts une fête est organisée et les voisins auparavant vécus comme assez plombants sont devenus coopératifs, au final la fête aura rapporté aux organisatrices la somme demandée par l'homme aux abeilles, multipliée par 10, voire plus.
En Amérique, les choses seraient bien moins court-circuitées qu'en France.
Épisode suivant de près celui des abeilles, Tia Maria Thorez reçoit un mail d'une amie qui lui propose d'acheter une propriété emplie d'arbres, et très grande. Je me demande alors comment ils auront l'argent puisque celui-ci était primordial quand il s'était agi de faire partir les abeilles. Mais cette question a l'air soudain secondaire, la propriété est comme "dans la poche". Voilà l'incohérence de taille qui me fit découvrir qu'il s'agissait de reportages-fictions. Je regardais une sorte de Daktari "agrémenté" d'un artifice assez simple d'illusion du réel qui le faisait ressembler à un reportage.
Le fait que ces reportages soient en fait des "Daktari" ne change pas ma nouvelle vision des pitbulls grâce à eux. La gêne vient du côté conte de fées que ces reportages ont pris si soudainement à mes yeux alors que je tenais à garder les pieds bien sur terre pour n'en méditer que mieux. Changement soudain d'espace en quelque sorte, il faut réfléchir autrement aux intentions des réalisateurs à cause du côté fabriqué qui pourrait trahir quelque chose d'autre. L'enjeu d'aider pitbulls et prisonniers est parasité par autre chose du fait de s'être senti dupe de cette illusion du réel, voilà le malaise.
Pourquoi est-on passé par cet artifice daté en littérature, du dix-neuvième siècle, "pour faire plus vrai". That is the question.
♣♣♣
"Il doit surgir d'ici
en cette instance même,
mon pleur dans ce monde.
Mon pleur qui n'est déjà plus mien
mais à elle et lui à jamais
les camarades de mon silence
les fantômes de ma tombe."
"L'idée d'écrire de la poésie travaillait Julia de Burgos
depuis le début de ses études, sous l'influence d'auteurs tels que
l'espagnol Rafael Alberti ou le chilien Pablo Neruda.
Elle eut tôt fait de publier ses textes dans des revues ou des
journaux et d'éditer des recueils dont elle assura elle-même la
promotion, en voyageant aux quatre coins de Porto Rico pour des
séances de lecture publique. La poésie de De Burgos oscille à ses
débuts entre une fascination pour l'exubérante nature de son pays et la
volonté de dénoncer la condition majoritairement
misérable du peuple portoricain.
Ses premiers poèmes reposent sur trois piliers inspirateurs : la vie
intime et sentimentale, la célébration du "jardin national" insulaire
et la lutte sociale contre l'oppression. Un de ses plus
célèbres textes de jeunesse, "Río Grande de Loíza" illustre à la perfection cette triple ambition lyrique et politique :
Río Grande de Loíza ! Fleuve
immense. Larme immense / le plus grand de tous nos pleurs insulaires /
si n'était pas plus grand le fleuve qui s'écoule / par
les yeux de mon âme pour mon peuple asservi.
http://poesie-et-racbouni.over-blog.com/page-6689407.html
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Le mot du jour : épistémologie :
http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/%C3%A9pist%C3%A9mologie/48862
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